LE TOUQUET-PARIS-PLAGE --- Meritait une toute autre gestion ---

il a ete malheureusement la cible des affairistes et de la speculation.


"Ils n'ont pas su gerer l'exception"

Le front de mer se constitue à partir de 1882, quand Alphonse Jean-Baptiste Daloz crée le premier lotissement dessiné par Raymond Lens, géomètre à Étaples, et l'appelle « Paris-Plage ».

Ce lotissement s’étend du haut de la plage aux rues Joseph Duboc, de Metz et Jean Monnet actuelles.
En 1883, deux premiers chalets en bois sont construits sur le haut de la plage (actuel boulevard du Docteur Pouget, et anciennement boulevard de la Mer), l’Avant-garde et la Vigie, à cette époque Paris-Plage n'était qu'un hameau de Cucq. Dés 1885, viendront quatre autres constructions : Les Bergeronnettes, la Villa Saint-Jean, la Villa Saint-Georges, et la buvette Dessouliers. La villa Saint-Augustin, comprenant Thalassa, Phébus et Borée, est construite en 1887, c'est la première villa bâtie en pierres grises de Baincthun, elle comprend 4 parties, depuis sa construction elle est toujours restée dans la même famille.

En 1893, le sémaphore est reconstruit sur le front de mer, il sera démoli en 1979 pour laisser place à une barre d’immeubles gris qui font barrière face à la mer, seul vestige, l’horloge sur le haut !

Paul Alexandre Ridoux, architecte arrageois fait l’acquisition en 1901 de 22 ha de lais de mer au nord, afin d'étendre Paris-Plage par une rangée de villas et chalets bordant une digue promenade longeant la plage, cette première digue commencée en 1903, est achevée en 1905, elle est encore en partie visible malgré l’ensablement et l’établissement des dunes qui ont suivi dès 1910.

A l’opposé au sud, est construit en 1904, l’Hôtel Atlantic de 70 chambres, portées à 110 en 1913, il sera détruit par l’organisation Todt en 1943, reste actuellement en place l’ancienne terrasse en briques de l’Hôtel Atlantic qui abrite une agence et un restaurant. Les trois villas Les Naïades, Les Néréides, Les Dryades, ont été construites en 1908. Pendant l’été 1910, on dénombre 512 cabines le long de la plage, réalisant un alignement ininterrompu de 1,500 km.

En 1906, le premier "Casino de la Plage" est démoli, on construit à sa place le "Casino Municipal" qui devient en 1911, le Casino de la Plage et le Grand Hôtel situés rue Saint Louis et en coin avec le Boulevard de la mer, façade modifié et toiture réduite après la guerre et finalement redémoli pour construire l’immeuble "La Mer".

En 1920, Les deux premiers chalets construits en 1883 sont détruits et deux villas reprenant les mêmes noms sont construites aux mêmes emplacements. Afin de stabiliser l’ensablement de la plage et de permettre à Paris-Plage de continuer à border l'arc naturel de la plage, une 2éme digue-promenade dans le prolongement de la 1ére digue est construite sous la direction du même architecte Paul Alexandre Ridoux. Inaugurée le 23 Juillet 1922, elle devient rapidement la promenade mondaine de l’entre deux guerres !

L’Hôtel Scampolo de style art déco, construit en 1926, préfigure déjà le type de l’immeuble collectif en front de mer.
Créé en 1929 par l’architecte André Bérard, la piscine marine du Touquet-Paris-Plage construite en bord de mer, a été inaugurée le 28 Mai 1931, son grand plongeoir reliait les deux cheminées de la chaufferie. Elle sera décrite comme la plus belle piscine d’Europe. L’occupation allemande de la dernière guerre amène son lot de destruction en front de mer (grand plongeoir de la piscine marine, hôtel Atlantic), construction de blockhaus (Stp Atlantik Touquet sud, le R119 encore existant) et du mur de l’Atlantique, défiguration de la plage par les poteaux Rommel, les mines et fils de fer barbelés, sans oublier les bombardements de la RAF.

Au lendemain de la guerre, la plage se trouve éloignée d'environ 70 m de l'ancienne digue Ridoux. Le maire du Touquet Jules Pouget, fait construire la nouvelle digue des cabines et des patios, constituant le bord de mer d'aujourd'hui. Le projet, réalisé par les architectes Pierre et Louis-Michel Quételard et inauguré en 1960. Cette nouvelle digue permet de répondre à la popularisation massive des bains de mer en permettant 1200 places de stationnement et 761 cabines de plage en dure, intégrées sur le front de cette nouvelle digue, adieu nos vieilles cabines en bois !

Dans les années 1970, les nouvelles constructions du front de mer « Dolce Vita, Plein Ciel » témoignent du développement du tourisme balnéaire. Le boulevard de la Mer est alors rebaptisé le boulevard du Docteur Pouget en hommage au maire défunt. En 1974, création par Louison Bobet de la Thalassothérapie qui sera inaugurée en 1976 par Simone Veil, Ministre de la Santé, ainsi que 2 hôtels en « parfaite harmonie » avec les blockhaus environnants.

Le complexe d’immeubles Le Président est construit en retrait de l’avenue Louison Bobet en arrière de la thalassothérapie sur les dunes et les blockhaus ensablés sur une zone non aedificandi.

En 1985, inauguration de l'Aqualud, construit à l'emplacement de la piscine marine détruite en 1980 dont il ne reste que le plongeoir « bleu ciel » achève l’incongruité de l’ensemble.

Pendant la mandature de Philippe Cotrel, dès 1996 de nombreuses villas sont classées en ville, avec une partie du front de mer. Voici quelques commentaires mentionnés dans la presse ces dernières années : Le développement touristique se traduit par la « rénovation » du front de mer, c'est-à-dire la destruction des anciennes villas bourgeoises de la fin du 19 ème siècle et du début du 20 ème pour installer des immeubles de 8 étages favorisant ainsi collusion, affairisme immobilier et tourisme de masse.

Nous voici doté d’un front de mer disparate et d'une grande médiocrité architecturale, immeubles sans aucune harmonie entre eux et pour la plupart sans harmonie du tout. En 1999, le Figaro Magazine écrivait :

« Le front de mer a malheureusement été abîmé par l'une de ces vagues d'immeubles en béton comme la France en a eu le secret dans les années 1960 ».

Voir aussi :

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