LE TOUQUET-PARIS-PLAGE --- Le jardin de la Manche ---
Un petit coin de paradis
"Je veux faire de ce pays providentiel un Arcachon du Nord."
Hippolyte de Villemessant - 1874

Depuis 1912, les maires et les municipalités du Touquet-Paris-Plage se sont suivis, administrant et gérant avec plus ou moins de talent et de réussite, les grands événements que fûrent : la création de la commune, la crise de 1929, la deuxième guerre mondiale, la reconstruction d’après  guerre, le déclin des casinos avec l’autorisation des jeux en Grande Bretagne…

La richesse de notre commune est sans contexte son patrimoine exceptionnel, héritier d’une fabuleuse histoire, elle fût une des plus belles  de France.

Ce patrimoine a hélas énormément souffert lors de la deuxième guerre mondiale par la destruction : l’hôtel Atlantic, les phares, mais aussi par les bombardements : l’hôtel des Anglais, l’aile droite du Picardy…

Dans les années 60-80, le manque de vision et de projection sur l’avenir, le bétonnage à la mode et l’affairisme ambiant ont présidé à la destruction irrémédiable du Royal Picardy, de la piscine marine et au massacre du front de mer…

Le clientélisme, le népotisme qui a suivi, ainsi que la gestion à court terme de cette période nous a laissé un héritage désastreux, l’Hôtel de Ville, ce joyau, menace ruine, d’autres mauvaises nouvelles sont à craindre : les Touquettois vivent sur la bombe à retardement qu’est le réseau d’assainissement de la commune…

Ce site internet qui se veut une mémoire du patrimoine détruit, a pour objectif de faire vivre et revivre pour nos jeunes
LE TOUQUET-PARIS-PLAGE qu’un certain édile n’a pas su préserver.

Les armoiries de PARIS-PLAGE.

Toutes les villes, toutes les communes, grandes ou petites, ont eu et ont encore leurs armoiries.
Les unes les ont empruntées aux seigneurs qui présidèrent à leur fondation ou qui s’y installèrent par droit de conquête, avec l’invasion franque.
Les autres les doivent à la générosité des rois de France, qui, en récompense des services rendus, les leur octroyèrent avec un fragment du blason royal, destiné à rappeler éternellement le donateur.
Bien que la révolution française ait passé sur tout cela, détruisant avec les privilèges les insignes de la féodalité, son souffle n’a pas renversé ces antiques monuments de notre histoire nationale.
Il n’est pas de cité qui revendique fièrement ses armes. Vous les voyez au fronton de ses monuments ; elles scintillent sur les brillants uniformes de ses fonctionnaires et de ses agents.
Dans les réjouissances publiques, les faisceaux de drapeaux qui décorent la façade des édifices, les mâts vénitiens ou les couleurs nationales flottent, sont timbrés de l’écusson traditionnel.
Cependant Paris-Plage déroge à l’usage.
Ville éclose d’hier, elle n’a pas d’histoire et elle naquit à une époque où les armoiries ne se donnent plus officiellement.
Heureusement pour elle, elle a le droit d’en prendre et nous avons résolu de lui en donner. Elle pourra ainsi marcher de pair avec les autres cités. Elle aura sa marque, elle aura son sceau, elle possédera sa personnalité, son « Moi ».
Nous avons consulté à cet effet, un de nos amis, M. le comte de GUYENCOURT, héraldiste distingué, ancien Président de la Société des Antiquaires de Picardie, membre de la Société des Antiquaires de France.
Nous devons à son obligeance la composition suivante, à la fois historique et artistique. Elle aura certainement l’approbation des personnes compétentes. En voici la description :
Parti au 1 d’or à trois bandes d’azur, à la bordure de gueules qui est Ponthieu, au phare d’argent enflammé d’or posé sur une dune de sinople émergeant d’une mer d’argent et brochant sur le tout ; au 2 de gueules à la galère d’argent voguant sur une mer d’argent au chef de France qui est la ville de Paris.
TENANTS : Dauphins renversés. Couronne formée de mâts et de voiles avec des proues émergeants du bandeau.
DEVISES : Fiat lux, fiat urbs.
Cet arrangement répond à tous les desideratas. Il satisfait l’histoire et l’art.

 

On sait tout d’abord que Paris-Plage, bien qu’enseveli encore sous la mer au moyen âge, géographiquement, se serait trouvé dans le prolongement du domaine de l’abbaye de Saint-Josse, lequel relevait féodalement du comté de Ponthieu. Or notre territoire, à cette époque, appartenait à l’Etat, puisque c’était la mer. Le souverain de l’Etat, en cet endroit, était le comte de Ponthieu, personnage quasi-royal, ayant sa cour parallèlement à celle du roi de France, et ne se privant pas de guerroyer au besoin contre lui.
Le blason du Ponthieu semblait donc indiqué. Mais, pour lui donner une couleur locale et parlante, M. DE GUYENCOURT l’a surchargé d’un phare d’argent enflammé d’or, et pour rappeler la forêt, il pose celui-ci sur une dune de sinople.
En deuxième lieu, pouvait-on oublier Paris, qui fut le parrain de notre station ? Rien donc de plus naturel que de faire figurer dans nos armoiries celles de l’illustre capitale.
Comme tenants, les dauphins convenaient à des armes maritimes. La couronne, faite de mâts et de voiles avec des proues émergeants du bandeau, était de rigueur pour le même motif.
Restait la Devise ! En cette matière une forme courte, rapide et rimante, est toujours plus héraldique.
M. DE GUYENCOURT s’est rappelé que les phares avaient été le berceau de la plage, puisque là résida le premier noyau d’habitants.
En outre, ce fût pour ainsi dire autour de ces monuments que la cité s’édifia. Ainsi, autrefois, on vit surgir autour des monastères et des abbayes les germes de ces villes devenues si importantes de nos jours.
De cette origine découlait la devise. Puisque la lumière a été faite, que la lumière soit. Fiat lux, Fiat urbs.
Telles sont les armoiries que nous sommes heureux d’offrir à Paris-Plage. Il nous reste, au nom des habitants de notre station, à remercier M. DE GUYENCOURT, qui en fut l’heureux et savant inventeur. Nous sommes ici leur très humble interprète.

 

Edouard LEVEQUE
Membre de la Société des Antiquaires de Picardie.

 

 

 

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